vendredi 5 juin 2009

Lsen el mantane

En Tunisie, si on est bien champions de quelque chose c'est du lsen el mantane notamment chez la population masculine et surtout lorsqu'ils parlent entre eux. Sauf que de plus en plus, ils se mettent à mal parler devant tout le monde et en ne respectant plus personne. Ma 3ad fama la kdar la 7ié. Je n'ai jamais apprécié ce language que je trouve particulièrement déplacé. A quoi ca sert de rajouter "z***", "3a***" ou"n****" à chaque fin de phrase. Est-ce qu'en parlant comme ça, on se sent forcément plus rajel? Est-ce là une manière de s'affirmer? Et il faut les entendre quand ils parlent des filles, c'est un vrai festival.
Je suis d'autant plus choqué que récemment je suis tombé sur une vidéo d'une bande de jeunes qui apprenait à un petit garçon d'à peine cinq ans à fumer, lui faisait boire de la bière et lui apprenait des mots qui ne sont même pas répétables. C'est ça l'éducation qu'on veut donner à la nouvelle génération?
Je pense que tout cela est issu d'un malaise social. Alors quelle est la solution? Que faut-il faire? Je n'en sais rien. Une chose est sure c'est de pire en pire.

mercredi 20 mai 2009

Ghanili



Et de nouveau une reprise tunisienne...Recycler el touraf tunisien ça marche tellement bien. Pourquoi inover alors? Je trouve cela vraiment dommage. On nous sort toujours les mêmes chansons, mixés et remixés. Le tunisien ne serait-il bon qu'à faire les fonds de placard? Les compositeurs et auteurs tunisiens auraient-ils tous fuis le pays qu'il soit impossible de nos jours de renouveller la chanson tunisienne? A moins que cela ne soit un problème d'argent. Il est vrai qu'il n'y ait pas vraiment de société de production en Tunisie et c'est dommage. A quand un changement. Il est sur que le marché tunisien ne doit pas être assez lucratif pour que l'on ait envie d'y investir. Il le faudra bien pourtant si l'on ne veut pas assiter à la mort de la musique tunisienne.

Ce que je ne comprends pas, c'est que nous avons les talents pour renouveller tout ça, aussi bien au niveau des chanteurs qu'au niveau des compositeurs et auteurs. Mais voilà la plupart prefère s'exciler en Egypte ou au Liban où les feux du succès sont bien plus importants en chantant bien souvent dans des langues autres que le tunisien.

Prenons l'exemple de la chanson du feuilleton "sayd errim". Je ne crois pas me tromper en disant qu'elle a connu un véritable succès. Un texte très bien écrit avec un veritable message, une mélodie bien composé. C'est bien la preuve que l'on sait bien faire.

Alors il serait peut-être temps de secouer tout ça et surtout de diversifier la scène musicale tunisienne.

Et je ne parle même pas du clip....digne des années 90 et encore

lundi 18 mai 2009

Affaire de voile

Apparemment trois étudiantes tunisiennes auraient été tabassées par la police pour avoir refusé d'enlever leur voile

Chez nous là-bas

Comme je l'ai déjà évoqué dans mon premier post, mon rêve serait d'aller vivre en Tunisie. Retourner dans le pays de mes racines. J'ai conscience que cela peut paraître utopique voire même stupide pour certains mais c'est quelque chose auquelle je pense depuis longtemps déjà.
Il est vrai que mon expérience de la Tunisie se résume aux deux mois de vacances d'été et à parfois une ou deux semaines en hiver. Alors pour beaucoup, je n'ai qu'une vision minime de ce qu'est la vie là-bas, la Tunisie des vacances avec les soirées, la plage etc etc. Pourtant j'ai vécu le négatif aussi. Je sais que tout n'est pas rose. Je connais les problèmes rencontrés au quotidien. Le niveau de vie bas etc etc.
A chaque fois que j'ai parlé de mon projet, on a tenté de me dissuader. On m'a dit que je le regretterai, que la vie là-bas est trop difficile. Seulement la vie en France l'est aussi. Alors quitte à vivre difficilement, je prefère le faire en Tunisie.
Je ne sais pas pourquoi l'occident représente tellement un eldorado pour les tunisiens. Ils sont tellement persuadés que leur vie sera mille fois en s'installant en Europe ou en Amérique du Nord. De l'époque de nos parents, c'était peut-être le cas, aujourd'hui la realité est bien différente. Je vais prendre l'exemple de le France. Crise économique, chomage, difficultés d'intégration, délocalisations, hausse des loyers et des factures d'énérgie. L'eldorado a bien changé. Même en étant bardé de diplomes, il est devenu trés difficile de décrocher un travail. Le cout de la vie ne cesse d'augmenter alors que les salaires eux stagnent. Voilà pourquoi ceux qui réussisent à s'installer en France sont bien vites décus. J'en connais même certains qui ont voulu retourner chez eux.
Parfois je me dis que c'est de notre faute à nous les émigrés, les "chez nous là-bas" comme ils nous appellent. On rentre les étés avec nos voitures pleines a craquer, nos devises, dans nos maisons qu'on a fait construire. Mais au prix de quel sacrifice! Ils ne voient là que la partie haute de l'iceberg. On donne sans doute l'impression que l'argent est facile, limite qu'il coule à flot. Des vendeurs de rêve. Surtout que certains émigrés n'hésitent pas à frimer en arborant fièrement leur nouvelle voiture, en mettant la musique à fond et en ecrasant tout ce qui bouge sur leur passage. La frimattitude...tout ce que je ne supporte pas.
La Tunisie serait-elle autant désagréable que la plupart veuille la fuir à tout pris? N'y a-t-il vraiment rien à construire? à inover? N'est-on pas un pays en développement justement? Un pays où logiquement il reste beaucoup à créer, à construire. Il y a beaucoup de domaines que l'on pourrait developper, inover: les nouvelles technologiques, les télécommunications, l'environnement et les énergies renouvelables, les services à la personne...etc...
Je veux croire en mon pays. Je sais qu'il y aurait beaucoup de choses à changer, à éradiquer comme la corruption, les pots de vins et les pistons sans lesquels toute initiative échoue.
Mais je sais aussi qu'il est bien plus simple de monter un projet ou une entreprise en Tunisie qu'il ne l'est en France. Nous avons les moyens de nous developper. Nous avons les gens pour aussi..si seulement on arrivait à les retenir et éviter ainsi la fuite des cerveaux à l'étranger. C'est du gachis tout ces diplomés qui finissent au chomage faute de décrocher un emploi.
Alors la Tunisie n'est peut-être pas un paradis mais c'est là que j'aimerai vivre parce que je crois en mon pays, parce que je l'aime malgrè ses défauts, parce qu'avec tous les projets lancés dernièrement, j'ai envie de croire qu'il pourra se hisser encore plus haut.
Et surtout parce que j'aime son ambiance, j'aime la générosité et l'hospitalité de ses habitants, j'aime sa culture et ses richesses naturelles.
C'est mon pays.

vendredi 15 mai 2009

Téléphone arabe

Depuis quelques semaines, on assiste à la propagation en Tunisie d'une rumeur folle. On parle de kidnappings, d'enlèvements d'enfants, de trafic d'organes. La nouvelle s'est propagé comme une fumée de poudre et chacun y va de son témoignage.
- "Le fils de la mère à la voisine de la cousine de l'oncle à la soeur du père du mari de la tante du cousin à l'ami du père de la soeur du voisin a été kidnappé"
- "Des hommes font les sorties d'école en distribuant des bonbons empoisonés aux élèves et ils ne leur restent plus qu'à les emmener une fois endormis"
Bref des témoignages tous plus farfelus les uns que les autres.
Et voilà que récemment alors que la rumeur a été démenti à maintes reprises, on nous montre plusieurs vidéos prouvant soit-disant les enlèvements histoire d'enflammer encore plus la psychose générale.
Ces vidéos bien-sur ne sont que des fakes, crées de toutes pièces ou bien détournées de leur environnement original.
Je ne sais pas à qui la rumeur profite et encore moins pourquoi. Une chose est sure, ils ont réussi leur coup et tout le monde ne parle que de ça. Confirmation que le plus vieux moyen de communication dans notre pays, à savoir le téléphone arabe marche toujours aussi bien.
En tout cas, il est temps d'arreter avec cette histoire. L'idée même d'un trafic d'organes en Tunisie est totalement absurde. Il faudrait beaucoup de moyens pour mettre en oeuvre cette pratique. De plus, lors de transplantation d'organes, ceux-çi doivent être transplantés dans les heures qui suivent l'extraction ou alors ils ne sont plus viables.
Arretons de croire tout et n'importe quoi!

mercredi 13 mai 2009

El ghorba

Les beaux jours reviennent et avec eux l'arrivée prochaine du départ en Tunisie. Chaque année j'attend l'été avec impatience parce que je sais que je vais retourner là-bas, voir tout ceux que j'aime et retrouver mes racines et cette culture qui me plait tant.

Je suis né en France, j'ai grandi, étudié, vécu en France et pourtant je me suis toujours senti tunisien plus qu'autre chose. Nous avons toujours été bien integré pourtant mais j'ai toujours eut la sensation d'être "l'étranger", que ma place n'était pas içi.

Il y a des valeurs propres à la Tunisie que je ne retrouve que trés rarement en France comme l'hospitalité méditéranéenne, l'importance de la famille, le respect des générations (encore qu'en Tunisie ca tend beaucoup à disparaitre, quand on entend comment les jeunes s'adressent à leurs ainés...). Attention je ne tiens pas à généraliser, je fais juste part de mon vécu.
Le plus dur je crois c'est la période du ramadan quand je me retrouve seul devant mon bol de chorba ou devant mes bricks avec pour seul compagnon les pubs interminables pour Frig, Randa, Delice et compagnie. Heuresement d'ailleurs que la tv soit là pour nous tenir compagnie à nous les metgharbine car cela permet de renforcer un peu plus l'esprit de ramadan même si certains programmes ne brillent pas par leur qualité... Mais passer le ramadan en Tunisie, c'est juste différent. Les repas en famille, les soirées interminables, les magasins ouverts juqu'a 1h du matin....el jaw tounsi tout simplement.

Il n'y a pas que ça bien-sur, je pourrais écrire des pages et des pages sur ce pays. J'aime la Tunisie malgrè ses multiples défauts (et Dieu sait qu'il y en aurait des choses à améliorer).
Voilà pourquoi tous les ans j'attends avec impatience les vacances d'été. Prendre l'avion, apercevoir par le hublot les prémices de la côte tunisienne. Descendre de l'avion et humer l'air chaud qui vous étouffe légèrement. Attendre les bagages et essayer d'apercevoir les membres de la famille à travers les portes coulissantes. Leur sauter dans les bras. Profiter d'eux, du pays. La plage, les sahryiet, les mariages, les coups durs et les moments de joie. Un mois qui passe trop vite. Rentrer. Une boule au ventre. Tout resasser dans l'avion. Quelques larmes. Attendre. L'année prochaine.
Vivre el ghorba.